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Première pierre en 1252
L’église abbatiale se présente sous la forme d’une grande croix au tracé régulier, le chœur profond de deux travées se terminant par un chevet plat. La distance chœur nef fait 70 m, son transept 47 m. Les travaux démarrent en 1252 par le pignon sud directement relié avec la sacristie et le dortoir.
L’emploi du calcaire de Bernay est prédominant dans les colonnes, chapiteaux, ogives et fenêtres. Les décors sculptés du réseau de moulures s’inspirent d’ornements végétaux faits de feuilles de nénuphar, de vignes, de lierres et de grosses fougères parfois interrompus de façon fantaisistes par quelques animaux ou personnages.
50 ans de travaux
Les travaux de l’abbatiale s’achèvent 50 ans plus tard : la dernière œuvre produite au XIVe est la porte faisant communiquer le cloître au bas-côté de la nef surplombée par un superbe tympan sculpté de l’agneau mystique, et complétée par une grande niche ou armamrium dans laquelle les moines posaient leur livre et dotée d’une cuve creusée en partie basse construite vraisemblablement pour les ablutions.
Les heures noires
L’abbaye est brûlée en 1365 par les habitants du Mans pour éviter que le bien ne soit saisi par les malfaiteurs réunis en bande organisée qui rôdent dans les campagnes, les religieux ayant abandonné le monastère peu avant en demandant asile à la population.
Renaissance
L’abbatiale est réédifiée ensuite et son chantier constitue une reconstruction spectaculaire et notamment le remplacement des ouvertures du chevet du chœur par une immense fenêtre à 8 lancettes supportant une rosace à 14 rayons. La totalité des verrières est remise en état pour l’essentiel autour de grisailles à dessins géométriques.
Il faut prêter une attention particulière aussi au soin apporté à la décoration des 11 clefs de voûtes de l’abbatiale et à l’originalité des figures sculptées des chapiteaux remplacés au milieu du XVe siècle. Les clefs peintes immortalisent par la force du symbole les armes des grandes familles (armes de l’abbaye, du royaume de France et des comtes du Maine, l’églantine des York ou la rose des Lancastre) et les visages sculptés, non sans humour, inscrivent dans l’éternité de la pierre les figures des religieux de l’époque.
Retable du XVIIème siècle
Le décor intérieur de l’abbatiale est complété au XVIIe siècle par la réalisation d’un vaste retable construit en l’honneur de Saint Sébastien, l’un des saints les plus populaires du Moyen Âge, protecteur des épidémies et de la peste en particulier. Il se situe dans la chapelle centrale du transept nord qui lui est consacré. C’est l’œuvre d’un célèbre sculpteur manceau de renom de l’époque, Gervais de la Barre, dont l’ouvrage est terminé en 1639. C’est un retable réalisé en tuffeau composé dans sa partie centrale d’une demie-coupole supportée par 4 colonnes de marbres gris et rouge. Elle abrite un saint martyr en terre cuite, le corps percé de flèches. Sur les côtés, deux scènes encadrées représentent Saint Sébastien.
Enfin, un autel dédié à Saint-Louis est construit dans la chapelle de la Vierge. Une large niche était occupée par une statue de la Vierge, la niche sommitale par une statue de Saint Louis. Colonnes de marbre, chutes de fleurs, têtes d’anges joufflus, guirlandes et coquilles constituent tous les attributs du répertoire ornemental surchargé du style Louis XIV.